Il y a de ça quelques années, Ma grand mère Maternelle décède, et tandis que de retour de l'enterrement je reprends le travail, je reçois un appel de mon père qui m'annonce un nouveau décès, celui de mon grand père paternel.

C'est donc un peu fatigué et secoué que je me retrouve à l'enterrement de mon Grand père dans les jours qui suivent. Une semaine riche en émotions. D'ailleurs j'en écrirai cette chanson :

Le temps des cerises

Le temps des cerises

https://www.youtube.com/watch?v=_Ls5JGXtX80

J'apprends que la cérémonie religieuse va être menée par Jack, et c'est un grand réconfort de le savoir là car je sais qu'il parlera plus de mon grand père, qu'il a connu et cotoyé, plutôt que de faire du prosélytisme sur Dieu, comme j'en ai bouffé le weekend précedent pendant la cérémonie pour ma grand mère.

La cérémonie se déroule. Jack est fort, très fort. J'entendrais encore longtemps après quelques personnes -non croyantes au demeurant- me dire à quel point ils avaient été touchés par la cérémonie et par l'approche de Jack. 
Le soir même chez mes parents, je verrai d'un oeil surpris mes oncles se dire que la vie quand même toussa toussa toussa, et les entendre se dire les uns aux autres qu'ils... s'aiment. Et ils étaient a jeun. Et moi, trentenaire avancé, au milieu de tout ça, voir ces gaillards braillards des interminables repas de famille où les propos me laissaient parfois plus que consterné, je les regarde, touché.

Je verrai Jack plus tard passer à la maison, raconter quelques anecdotes supplémentaires sur les moments passés avec mon grand père. Et je finis par poser la question qui me taraude depuis enfant : Jack, est ce que tu crois en Dieu ?
"Bien sûr" qu'il me répond.

"Au caté, tu m'avais démonté rationnellement les plaies d'Egypte, ça m'a marqué, alors j'ai du mal à comprendre comment on peut faire vivre la rationnalité et la croyance en Dieu"
"Disons, que chacun met dans le mot Dieu un sens qui lui est propre, mais que ce qui me paraît surtout important, c'est le message qu'il porte, qui se trouve à mon sens être un message de paix, de partage, d'écoute et d'acceptation envers l'autre quel qu'il soit"

Bon je déforme probablement ses propos, c'est ce que j'en ai retenu en tout cas. Et je pense que ses prêches touchent largement parce qu'au lieu de prôner l'existence de Dieu ou même de son message, il organisait ses messes tout autour des messages, des écrits religieux qui mettaient en avant les valeurs qu'il souhaitait communiquer.

Bref, j'ai compris que chacun ahère à des aspects d'une croyance en fonction de ce qui fait écho aux siennes propres et en fonction de son expérience. Du coup, aucune croyance n'est uniforme, chacun y sélectionne ce qu'il veut, sur mesure, et peut avoir l'impression que ce qu'il met comme sens dans une croyance est commun à tous ceux qui y ahèrent. Donc être chrétien comporte autant de sens différents que de chrétiens.

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